- L'usine de Grands Bois, avec les animateurs de l'Association Jeunesse Initiative
- Le Moulin à café avec les animatrices de la Ravine des cabris
- Le lycée agricole de Saint Joseph avec les lycéens
- Le musée de Villèle et le jardin de l'État avec le personnel du musée
- Le petit théâtre de Conflor avec la compagnie Conflor de Saint André
- L'espace Laleu avec le personnel municipal de Saint Leu
- L'office culturel bénédictin avec les membres de l'association OCB
- Le musée de Stella Matutina avec les artistes de l'ouest
- Le musée Léon Dierx avec tous
- L'hémicycle du Conseil Régional avec le personnel de l'Université
L'installation évolutive comprend une cage, des peintures, et, à la Région, un dispositif vidéo.
Voici les premières lignes de la performance :
" Mi apel Furcy. Méssié Lory i gard amoin kom zesklav. Amoin, mi koné moin lé lib. Mi ve mon liberté."
Nous sommes en 1817, aux premiers jours de décembre. Furcy se présente devant la Cour royale de Bourbon pour faire reconnaître son droit. Dans la main, il tient la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 ; dont l'article premier énonce : "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits".
Passés les premiers instants de surprise - l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises sera décrétée trente et un ans plus tard - Sully BRUNET, substitut du procureur, acquis aux idées révolutionnaires, lui conseille de notifier sa résolution par exploit d'huissier à Monsieur Lory et inscrit l'affaire au rôle. Il se prononce avec l'accord de son procureur général, Gilbert BOUCHER, "pour la liberté absolue et immédiate de Furcy".
Très vite, ils vont être écartés de l'affaire.
Le 13 décembre 1817, la gazette de l'île de Bourbon publie, avec le nom de Furcy dans la liste relevée par le bureau du marronnage, l'annonce du départ du procureur général BOUCHER pour la Métropole ; son substitut Sully BRUNET, créole, est exilé à la Rivière des Roches sous surveillance policière. Philippe Panon, Baron Desbassayns de RICHEMONT, Commissaire général et ordonnateur de l'île Bourbon, veille à ce que soit étouffé dans l'œuf ce qu'il considère comme un "attentat à l'ordre colonial".
Le 17 décembre 1817, les gêneurs éloignés, les huis indiscrets clos, un procès plastik peut s'installer :
Gillot l'Etang, ex-avocat général, remplace le Procureur Boucher dans l'exercice de ses fonctions. Masqué en défenseur de la Loi, il imposera l'ordre colonial modelé en Conseil Privé privé.
A ses côtés, Lory porte le masque blême du propriétaire usurpé dans son bien.
En face d'eux, Furcy, debout et le visage découvert à la conquête de sa liberté.
Cette histoire édifiante fut sortie de l'ombre par l'historien Hubert Gerbeau (Hubert Gerbeau, Les libertés de Bourbon : d'une révolution à une autre, in Révolution française et Océan indien, textes réunis par Claude Wanquet et Benoît Jullien, Université de La Réunion, 1990).
Arius et Mary Batiskaf la découvre un peu par hasard, et décide, à l'occasion du 150ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage, de donner des ailes à ce héros positif, en portant son message tout autour de l'île :
Furcy té sot lamer pou gaign laliberté. Zordi, laliberté lé la mimn. A nou fè respekte nout liberté ici mimn, a nou plastik nout liberté d'ici-dan.
En 2000, Liberté plastik, le livre qui relate cette aventure humaine, est publié par les éditions Grand Océan (il est toujours disponible, distribué à ce jour par Dodo vole).
2005 : les archives de l'affaire Furcy sont mises aux enchères à Drouot. Mohammed Aissaoui décide de consacrer un essai à ce héros. Le livre L'affaire de l'esclave Furcy sort chez Gallimard en 2010. Il est couronné par le prix Renaudot de l'essai.
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